NOVEMBRE 2018 PETROPROCÈS DE COLS BLANCS AU PAYS DES CANARDS par Jean Willer Marius
Il était une fois le 20/11/1945, un procès s’est tenu en Allemagne. Des juges français, anglais, russe, américain, ce qui est classé dans les annales de l’histoire comme étant le “Procès de Nuremberg’. Nuremberg haut lieu des principaux crimes du régime nazi de la Shoah en particulier qui a vu se décimer pas moins de 6M de juifs, le tiers de la population juive d’antan. D’après l’historien français René REMOND, c’est la première pierre d’une « justice internationale », le premier effort pour fonder une jurisprudence à l’échelle de toutes les nations. Cela fait exactement soixante-treize ans et nous sommes là dans le cadre de « crimes contre l’humanité », l’esclavage par exemple comme équivalent, il y eut peine capitale, pendaison, etc. C’est un crime !
Le crime économique, autre forme de crime punissable en Haïti même, 20/11/2018 serait-elle donc la date appropriée pour entamer un “Petroprocès“ à Port-au-Prince ? Contre tout col blanc généralement quelconque, ayant quelque chose à revoir avec ce vaste crime économique relevant de la dilapidation de fonds publics, si les chiffres sont confirmés, de près de 4 G$ US. Quand je dis on, la valeur de « kot kob petrocribe a » est non seulement dans le vocable populaire, dans la clameur publique en Haïti, mais le président du Sénat à dit que Petrocaribe est « devenu une affaire nationale ». Rajoutons : là où on a forcé Haïti à ratifier des traités sur « le blanchiment d’argent, l’argent de la corruption », sous la menace de sanctions internationales. Le on, nous, demandons justice et récupération des fonds volés. Ici en outre, on ne traite pas de Goering, Hess, Ribbentrop qui seraient remplacés par des noms impliqués quand le verdict aurait été prononcé. Non, notre verdict signifierait des sentences comme : privation de liberté, saisie de biens du crime, internat. Ce serait rendre justice aux morts affamés pour qui ces fonds étaient disposés aussi. À ceux qui ne fréquentent l’école fondamentale aussi, ceux qui meurent faute de soins médicaux, etc. 4G$ ne se trouvent dans un coin de rue aux États-Unis ni ailleurs au monde non plus. Des générations vont devoir les payer.
Depuis que l’homme s’était astreint à suivre les règles qui régissent les sociétés. Que Montesquieu a donné forme, n’en déplaise à Machiavel, à ladite gouvernance démocratique, tributaire de prescrits de lois, eut égard à l’harmonisation des trois pouvoirs, nos déviances ne devraient plus rester impunies. Pourtant dans certains coins de la planète, les hommes commettent crime sur crime et sont toujours en odeur de sainteté. La république des canards est passée maître dans l’art d’affubler les corrompus des épithètes les plus abjectes tout en continuant à s’enliser dans la misère. Dès lors, les criminels de la dictature 71-86, les chimères en furie des années 90, les criminels économiques du présent système de choses déambulent dans les rues lézardées d’une capitale sale aux égouts à ciel ouvert et nauséabond sans s’inquiéter de rien. Convoitant même le palais national en lieu et place du pénitencier où ils devraient en réalité se trouver en réponse à la jeune formule: #kote kob Petrokaribe a ?
Un appel solennel est donc lancé aux hommes de loi pour marquer cette date non par une nouvelle petromanif ou une petromarche, cela ne marchera pas, sauf par une action concrète en vue d’envoyer un signal clair aux assassins économiques de la place que leurs conduites transgressives ne resteront plus impunies cette fois encore. On pourrait par exemple en profiter pour faire un dépôt de griefs par-devant qui de droit avec tous les résidus de preuves non encore détruites qui seraient fournis par des Haïtiens de bonne volonté des secteurs publics et privés. Demander à la Cour des comptes de surseoir à l’émission des petrodécharges. Médiatiser l’affaire à l’échelle mondiale, les informant du début de ce qui sera le plus grand procès de criminels économiques sans persécution politique ni exemption de cartel. Il est avéré que les actuels décideurs du sort de cette jeunesse vouée à tous les échecs sans une formule exécutoire ne se lèveront pas pour que justice soit faite. Vu sous ce cliché, un appel à l’aide internationale est donc lancé non pour quémander de nouveaux capitaux dont le sort est connu d’avance, l’humanitaire n’étant pas un bar ouvert, mais pour nous aider ne serait-ce que pour poser la base depuis laquelle on va lancer la Petro-offensive.
Alors que l’autre milite en faveur de la construction d’un nouveau mur et de cages plus grandes pour exhiber les enfants séparés honteusement de leurs parents par des âmes complètement dépourvues d’humanité, pour pallier à sa nostalgie de l’expo Bruxelles 58 où on savait organiser des foires avec un zoo humain et que les visiteurs mettaient le comble en jetant des bananes aux noirs à travers les cages. Il nous faut de notre côté raser ce mur de la servile soumission qui se dresse entre tous les genres de progrès et nous; saisir la justice et la forcer à nous rendre justice. Ainsi Haïti refera l’histoire et tous les riches des pays pauvres comprendront qu’il y a un prix à payer en détournant les fonds alloués au développement de son pays à des fins personnelles et claniques.
Jusqu’ici, les approches en matière de criminologie se focalisaient sur les transgressions des groupes sociaux les plus pauvres, celles qui conduisaient le plus fréquemment devant les tribunaux et dans les prisons parce qu’elles étaient vraisemblablement perçues comme les principales menaces contre l’ordre public. Les faits prouvent, de nos jours, que la menace la plus dangereuse contre tous les genres de succès et l’avenir de petits pays provient des agissements des personnes socialement bien intégrées et économiquement à l’abri sur plusieurs générations.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, les dirigeants haïtiens, en réponse aux profondes revendications d’un peuple qui se meurt, n’ont pas su trouver mieux que de placer un nouveau copain anti-enquête à la tête de la primature. Alors qu’ils continuent dans leur flibusterie, montrons-le leur, que nous ne sommes pas dupes, que notre destin de peuple mérite d’être placé entre des mains plus propres, et ce pour l’avenir de nos enfants.
17 octobre 2018 est une obligation patriotique et régalienne validée et non déformée.
cet articles est publié en collaboration spéciale avec : JWM-Magazine; International Diplomat Canada; Cité-Arcahaie; Réseau HEM International