Édouard PRESTON Artiste

Édouard PRESTON Artiste

les couleurs Preston – le chromatisme Preston – le lieu Preston – le femme Preston – la courbe Preston – les angles Preston – les amitiés Preston – les vies Preston – les vices Preston – le pays Preston – la collection Preston – l’école Preston – la rigueur Preston, c’est ainsi que je me plais à définir ici la vie d’un artiste qui a fait l’école de New York, soit The Art Student League, avec un objectif. Changer !

Les couleurs Preston en premier lieu, c’est l’incontournable puisque je vibre dans l’univers pictural basé sur la palette et sur le chromatisme. Là où prend forme toute l’impression qui va donner vie à une toile. C’est le jargon de l’époque. De maître, il faut le préciser. C’est ici la passion pour l’artiste qui se collectionne, d’ailleurs. Il faut mériter son estime, la grande complexité, pour pouvoir en acquérir une œuvre. Elle vient d’abord d’une série, ce depuis l’aube. Le chromatisme de Preston prend donc naissance. Des indigénistes haïtiens, c’est la nature tropicale, le palmiste, le ciel, etc. Le chromatisme Preston est a fortiori subsidiaire de couleurs dans l’univers réel et imaginaire de l’artiste né de ses premiers pas dans la vie haïtienne qui va lui insuffler la nature des relations. Ce qui pousse le lieu Preston vers les axes très privilégiés. Il quitte l’île de naissance pour l’île de Manhattan, et d’abord, Central Park à New York. Son atelier ambulant se détaille de la mallette, du chevalet, du banc pliant. Il peint.

La femme Preston est essentiellement blanche. Sa femme Tatiana Chapoteau faisait partie de ses modèles en dehors de la Ligue d’étudiants  en art. Elle est aussi forte de taille, donc des courbes qui doivent se relier en relief par les couleurs agressives. La courbe Preston est donc a priori la femme, le fruit, la fleur, trois grandes passions chez cet homme qui a quitté la marchande des années Ramponeau-Savain, pour embrasser une toute autre réalité chez les amantes de la lingerie fine et le plateau de fruit comme le bouquet de fleurs et les fruits. Ce qui va obligatoirement redéfinir les angles Preston. Ils sont relatifs, nettement précis quand il s’agit du lieu, de la place, de la table, tel un travail d’atelier école. Depuis l’école indigéniste, jusqu’à sa mort.

Les amitiés Preston sont diverses et même étonnantes si l’on mesure par les lieux. Être plein de vie et bon vivant, il est pourtant très sélectif, maniaque même. Plusieurs vies donc. Les vies Preston sont intenses et passionnées. Il y en a plusieurs sur ce parcours. De la femme intelligente, instruite et professionnelle, il a choisi les rondeurs paysannes de sa dernière bonne au soleil, avec l’alcool dans le nez, car il se savait mourir de cirrhose du foie. Et, il en est mort de cela. C’était donc un vice. Les  vices Preston offrent un grand buveur de boisson forte, de manière intempérante.

Le pays Preston c’est le coin natal, Haïti. Son Amérique d’adoption, Manhattan NY. La collection Preston est partie de là, hormis les deux toiles de son ami, Al Berger [de la même époque] à Art Student League à New York. Il y a cette toile à la manière des tableaux catholiques (l’angélus de Millet), mais avec Dieu, le fils, dans le cimetière de la résurrection. Aussi, la grande photo, une femme type-paysanne fumant sa pipe, dans le Grand Salon. Edouard Preston vivait ses soirées festives comme d’une grande évasion après le décès de sa femme, tatia (Tatiana). Il y exposait ses tableaux qu’il collectionnait. Il s’y trouve de rares possessions, par exemple, chez Gérald Alexis, et Frantz Leurebourg (spécialiste) qui le cite dans un ouvrage. Ce qui implique le droit à la notion de l’école Preston qui elle-même exigeait de lui, ce que j’appelle la rigueur Preston. Là, je citerais c’est ici la persévérance des saints dans le langage de l’autre qui le dirait par le langage de l’homme de foi catholique. Bien qu’il l’eût été aussi franc. Mais, la rigueur d’Édouard Preston frôle la manie…Présenter Preston par cette voie, c’est un homme complexe aux allures de cinéma qui, avec ses costumes et ses chaussures qui ont leurs chapeaux habillés.

J’y reviendrai avec l’œuvre partielle.

Collaboration spéciale IDC, RHEM G, Le Matin Canada, Le Paris-Diplomatique, Journal PAMH de Montréal

Journal PAMH : ISSN 1925-5551 (Imprimé)