La Réforme des Opérations du Maintien de la Paix de l’ONU
- Alors que le département des opérations de maintien de la paix fête son soixante-dixième anniversaire, 70 délégations ont pris part au débat publique organisé par la présidence néerlandaise du Conseil de sécurité sur le thème “Agir collectivement pour améliorer les opérations de maintien de la paix des Nations Unies.”
L’objectif du débat: examiner les moyens de mieux mobiliser les acteurs en faveur des opérations de maintien de la paix, en particulier dans les situations complexes et à haut risque. “Il en va de la responsabilité partagée de tous les acteurs associés (les pays hôtes, les organisations régionales, le Conseil de sécurité, les États Membres, notamment les pays fournissant des contingents ou du personnel de police, et le Secrétariat, » a affirmé le Secrétaire général qui assure que dans ce contexte, “notre capacité de mieux travailler ensemble pour assurer la primauté du processus politique dont dépend le règlement durable des conflits et l’amélioration de l’efficacité et des résultats des opérations, sera essentielle.”
Si la plupart des délégations ont approuvé l’idée de réforme du Secrétaire général, certaines ont tenu à rappeler qu’en l’espace de 20 ans, de nombreux rapports ont été publiés: le rapport Brahimi, le rapport HIPPO et plus récemment celui du général Santos Cruz sur l’amélioration de la sécurité des casques bleus, sans beaucoup de résultats. A cela, il convient d’ajouter les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité sur la pérennisation de la paix ainsi que les récents examens de plusieurs missions.
De fait, la détérioration de la situation au Soudan du Sud, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Mali, et le nombre élevé de morts à la suite d’actes d’hostilités à l’encontre des civils ou des casques bleus, montrent l’insuffisance des progrès réalisés.
Le Secrétaire général a rappelé qu’il est temps d’agir ensemble et de s’engager vraiment. « Une opération de maintien de la paix n’est ni une armée, ni une force antiterroriste, ni une agence humanitaire. C’est un outil qui vise à créer un espace pour une solution politique nationale », a-t-il déclaré avant d’ajouter que de telles opérations « ne peuvent pas réussir si elles sont déployées en lieu et place d’une solution politique, plutôt que pour soutenir une telle solution ». Il a demandé aux États de faire pression sur les parties en conflits pour les amener à accepter une solution politique.
De nombreuses délégations, dont la France, ont appuyé ce principe cardinal, cependant que quelques pays, gros contributeurs de troupes, tels que le Pakistan ou le Népal, ont fait valoir qu’une évaluation objective des performances de leurs contingents ne saurait être isolée de certaines questions fondamentales, parmi lesquelles les ressources nécessaires à la réalisation de leur mandat. La Chine et la Fédération de Russie ont insisté sur le consentement nécessaire du pays hôte.
Celhia de Lavarene
Mars 2018