Arcahaie Continue de Compter ses Morts

Jadis ville historique touristique et paisible, la cité d’Arcahaie est devenue depuis un peu plus de (2) ans, un repaire de bandits avec des zones de non droits. Résultat : des tués par balles réguliers.

La semaine dernière encore, soit le 14 janvier en cours, la criminalité a sévi. Des bandits ont abattu à proximité de chez lui, Pierre Jean-Robert. Jean pour les intimes.

Jean revenait de l’Aéroport International Toussaint Louverture, là où il avait été cherché un proche en provenance du Chili. Le voisinage a entendu un bruit, la détonation. Et s’est accouru pour le voir baigner dans son sang alors que les bandits s’en allaient, sans être inquiétés. Une sorte de certitude, aucune enquête ne s’ouvrira. Ne se fermera donc, pour élucider ce crime odieux.

La recrudescence d’actes de banditisme un peu partout à l’Arcahaie est l’héritage funeste que Joseph Michel Martelly nous a légué. Quand en 2015, il a édité un décret illégal pour amputer la cité de l’Arcahaie de sa plus riche partie au profit du Département de l’Artibonite, la lutte qui s’en est suivie a produit un effet de banditisme télécommandé. Des bandits à la solde de certaines autorités du Parlement d’alors sont venus exercer leurs activités de prédilection dans la cité-du-drapeau. Certains en avaient également profité pour effectuer des règlements de compte à l’Arcahaie. Et, une fois dégagés, c’est la population qui a fait les frais à coup de matraques, de balles réelles, de gaz lacrymogène.

Recherché au niveau de la capitale, ces bandits dépêchés pour la plupart de Cité-Soleil, ont élu domicile à l’Arcahaie. Ils ont transformé la Côte-des-Arcadins en un endroit dangereux où il ne fait désormais plus beau de vivre. Où, il vous est désormais interdit de circuler librement avec votre téléphone portable, de déambuler à Saintard, bassin Mahée ou sur Adoquin dès la nuit tombée. Les policiers sont plus apeurés que la population dont ils sont censés assurer la protection.

Dès huit heures du soir, les commissariats plongés dans le noir total sont fermés et les policiers tombent dans un sommeil de plomb. Quand une attaque survient alors qu’on fait appel au service de police, ils vous répondent sans invariable : « le seul véhicule disponible est entre les mains du responsable qui est allé dormir chez lui ». Parce que ce dernier ne vit pas dans sa juridiction.

C’est une situation infernale qui sévit à l’Arcahaie. La solution ne semble pour demain quand Arcahaie tout en continuant de pleurer ses fils tombés injustement sous des balles du PHTK (Parti Haitien Tet Kale), continue de réclamer libération, justice et réparation pour ses autres fils incarcérés au pénitencier national, purgeant une peine politique sans fin.

C’est tout simplement inconcevable. Le monde peut-il être aussi insensible à tant d’abus, comme à Damas, à une époque où le principe des droits de l’Homme semble garanti sur papier.